IKIKO est l’acronyme en espéranto du « Congrès International de Communication Interculturelle”. C’est-à-dire, un congrès auquel chacun.e, indépendamment de son statut académique, économique et de sa langue, peut participer en présentant un contenu ayant un rapport avec la communication interculturelle.

IKIKO vise à être plus qu’un simple congrès, et présente donc les
caractéristiques suivantes :

  • Le thème d’IKIKO est la communication interculturelle au sens large.
  • IKIKO est multi-localisation, il s’organise grâce à la participation de sièges autonomes depuis différentes parties du monde.
  • IKIKO est multilingue. L’un de ses objectifs est de donner de l’importance aux langues maternelles, choisies par les sièges.
  • IKIKO est multidimensionnel. Il s’agit d’une part d’une expérience scientifique, qui soumet des articles à une revue scientifique. Et de l’autre, d’une rencontre de personnes et de communautés.
  • IKIKO est à plusieurs niveaux. Pendant 108 heures consécutives, les participants ont la possibilité d’enseigner, d’apprendre, de profiter de plusieurs niveaux d’actions se déroulant simultanément.
  • IKIKO est hybride. Il est possible de participer aussi bien à des expériences en présentiel qu’à des évènements virtuels.

IKIKO en 10 points

  1. Imaginez un congrès à petite échelle, dans une ville, une région ou un pays. Des personnes issues du monde scientifique y participent, par le biais de contributions scientifiques. Des mouvements sociaux et des personnes sans formation universitaire y prennent part également, apportant leurs expériences, leurs projets et leurs réalités. Les contributions prennent la forme d’un texte, d’une vidéo, d’un fichier sonore, d’une affiche, d’un atelier, d’une chanson…
  2. Le thème du congrès est la communication interculturelle. C’est un sujet très vaste que l’on retrouve partout. Lors du congrès, les participants partagent leurs expériences ou leurs recherches sur les hégémonies culturelles et linguistiques, sur ce qui se passe dans la rue, dans les salles de classe, dans les médias, dans les entreprises, dans les mouvements sociaux… lorsque plusieurs cultures ou langues se rencontrent. On y parle de langage inclusif, d’oppression linguistique, de domination culturelle, de justice.
  3. Le congrès a lieu grâce à une équipe d’organisation. Un petit groupe de personnes décide de l’horaire, de la langue, des modalités du présentiel et du virtuel, et de tous les détails qui permettent que le programme soit adapté à la population locale. Le congrès est un exemple de justice linguistique et culturelle.
  4. Imaginez à présent que cette expérience se produise dans plusieurs endroits du monde en même temps. En Italie, au Pérou, en Tanzanie, en Corée du Sud… de petites équipes organisatrices mettent sur pied des congrès locaux, qui se déroulent dans la langue locale, selon le calendrier local, avec des références culturelles locales. En Tanzanie, les gens participent en swahili et préfèrent les réunions en face à face. En Corée du Sud, ils le font en coréen et presque tout se passe sur Internet.
  5. IKIKO est un congrès de congrès. Un intervalle de plus de 100 heures au cours duquel il sera question de relier plusieurs sièges indépendants, situés dans différentes parties du monde et traitant de la communication interculturelle, de la justice et de l’oppression, des hégémonies et des émancipations
  6. Afin de faire de la connexion entre les sièges une réalité, nous utiliserons plusieurs ressources. Ces ressources visent à (1) créer un environnement IKIKO commun, (2) résoudre la communication entre les locuteurs de différentes langues et (3) faciliter l’accès à toutes les contributions, quel que soit l’endroit où elles ont lieu.
  7. L’environnement IKIKO est réalisé en partageant un esprit commun, une équipe organisationnelle internationale, des moments communs, un siège ou une base mondiale, et des ressources communes : une revue scientifique et populaire, un dépôt avec tous les matériaux de contribution en libre accès, etc.
  8. Pour faciliter la communication entre les sièges ayant des langues différentes, nous avons mis en place deux systèmes. D’une part, la base mondiale est en espéranto, une langue que nous avons choisie pour ne pas déséquilibrer la communication en sélectionnant une langue nationale. Chaque siège traduit en espéranto une sélection de ses contributions pour la base mondiale, et traduit de l’espéranto vers sa langue d’accueil une sélection de contributions de la base mondiale. La traduction peut prendre la forme d’une traduction littérale des textes, d’une interprétation simultanée ou d’une synthèse. Il y a au moins un espérantiste sur chaque site qui assure cette communication.
  9. Il arrivera que plusieurs sièges partagent une même langue et que d’autres puissent communiquer entre eux grâce à leurs propres ressources de traduction et d’interprétation. Nous voulons également tester les traductions automatiques via le chat. Le plus important est que les personnes participant à l’un des événements n’aient besoin que de la langue locale pour participer et ne soient jamais poussées à utiliser une autre langue. Il est important qu’ils se rendent compte que leur langue et les ressources du congrès sont suffisantes pour participer à cet événement international et interculturel.
  10. L’accès aux contributions se fait selon deux procédures. D’une part, nous élaborons une revue qui publiera les contributions scientifiques sélectionnées. D’autre part, les contributions et leurs matériaux seront disponibles dans un dépôt de ressources. Vous pourrez parcourir le référentiel et trouver les ressources que vous souhaitez, certaines d’entre elles étant disponibles en plusieurs langues.

L’organisation de ce phénomène vise à faire tomber les barrières entre les théories et les pratiques, entre la recherche et les politiques, entre les universités et les communautés. Nous avons beaucoup appris des congrès actuels et précédents. Nous ne voulons pas reproduire les mêmes habitudes hégémoniques mais être des personnes créatives et vaillantes.